La Stratégie de la Cacahuète
Manuel pratique pour changer le monde
23-05-2018
Comment gagner les batailles impossibles et les combats perdus d'avance ? Aujourd'hui, c'est un Topo plutôt court, et entièrement inspiré d'un livre : "Théorie du Tube de Dentitrice", de Peter Singer, qui vient de paraître aux Editions de la Goutte d'Or. Le but de ce livre ? Donner une méthodo pour changer le monde avec rien. C'est court, efficace, et super instructif. Bref, ça méritait largement un Topo.
Temps de lecture : 4 minutes
Dans nos vies de tous les jours, on a tendance à faire deux constats :
1 - le monde part en cacahuète.
2 - on ne peut rien y faire.
Ce sentiment d’impuissance, il est assez compréhensible. Le monde est si grand, si complexe… comment pourrait-on avoir prise sur lui ?
Ça, c’est un sentiment que beaucoup de personnes ressentent. Mais pas celui dont on voudrait vous parler aujourd’hui : Henry Spira.
Un type vraiment très in-Spirant.
Un jour, quelqu’un a demandé à Spira ce qu’il aimerait qu’on écrive sur sa tombe. Et voilà ce qu’il a répondu :
“ He pushed the peanut forward ”, en anglais, c’est l’équivalent de “ Il a fait avancer les choses ”.
Et quand on voit tout ce qu’il a fait dans sa vie, le moins qu’on puisse dire, c’est que oui, Henry Spira a fait avancer les choses.
Qui était Spira ? Dans sa jeunesse, Henry Spira a été matelot et ouvrier, entre autres. Puis il a passé la majorité de sa vie en tant que prof de lycée à New York. Un jour, quand il a environ 50 ans, il a eu une révélation. Pour lui, un truc digne d’Archimède ou de Newton :
Un beau jour, comme ça, Spira décide de ne plus manger d’animaux. Mais, au-delà de cet objectif personnel, il se fixe un objectif plus large - et même hyper ambitieux : réduire la souffrance animale dans le monde.
Petite précision : ce topo ne parle pas de devenir végétarien. Ce qui est intéressant avec Spira, au-delà de ses convictions, c’est sa méthodologie : celle qui permet à n’importe quel individu de transformer ses convictions en actions.
Après, à vous de définir votre objectif : que ce soit changer le monde… ou juste votre journée.
Ceci étant dit... Reprenons.
Spira veut changer le monde, OK. Sauf qu'au moment où il se dit ça, ses ressources personnelles sont plutôt limitées...
Bref, un vrai David contre Goliath...
Et pourtant, depuis son petit appart’ de Manhattan, voici ce qu’il a réussi à faire en seulement vingt ans : Comment il a fait ? En gros, pour progresser vers son objectif long terme hyper ambitieux, Spira a successivement visé des objectifs court terme beaucoup plus atteignables... mais qui possédaient toujours un fort potentiel médiatique.
Sa première cible, ça a par exemple été le Muséum d'Histoire Naturelle de New York. Certes, le Muséum n'était pas la cible la plus ambitieuse. Mais c'était la plus stratégique, pour au moins 4 raisons :
-accessiblibilité géographique (à New York)
-proche d'un bassin de mobilisation potentielle (les new-yorkais sensibles à la cause)
-très visible du grand public (juste à côté de Central Park)
-très proche des grands organes de presse (New York Times, entre autres).
Le reste de l'histoire, on vous laisse le découvrir dans le super bouquin de Peter Singer qui raconte la vie de Spira : “Théorie du Tube de dentifrice”.
Mais au-delà du détail du travail de Spira, ce qu'il faut retenir, c'est sa méthode. Et on a essayé de résumer tout ça en 4 points principaux :
1 - Parler à tout le monde
On ne change jamais le monde tout seul. Spira avait une obsession : comment convaincre les gens qui ne partagent pas mes convictions ? Pour ça, il se mettait constamment dans la peau du grand public.
2 - Procéder par étapes
C’est peut-être la phrase qui résume le mieux l’esprit de Spira : “Le changement n’arrive jamais du jour au lendemain, c’est un long processus”. Demander tout, tout de suite, ça ne marche jamais. Il faut viser plus petit pour obtenir plus par la suite. 3 - Ne jamais diaboliser l’adversaire
C’est une des leçons que Spira a retenu de ses années passées à être prof dans le Bronx : “la clé pour ne pas avoir d’ennui avec les élèves, c’est de faire en sorte qu’ils ne perdent jamais la face”. Pareil avec ses “adversaires” : Spira valorise les progrès accomplis - même quand il reste du chemin à parcourir.
4 - Ne jamais mentir
Spira était capable, à la télévision, d’admettre certaines faiblesses de son raisonnement, plutôt que de mentir. De même, il allait toujours vérifier ses infos à la source pour être absolument inattaquable. Cette méthodo, elle s’applique à toutes les idées, à tous les projets auxquels on veut donner de la résonance. Que ce soit pour changer le monde, faire avancer un projet au boulot, ou juste réaliser un objectif perso.
Spira était le maître des combats perdus d’avance, des défis impossibles. Mais dans tous ses combats, il s’en est toujours tiré grâce à une conviction principale :
Temps de lecture : 4 minutes
-----------
Dans nos vies de tous les jours, on a tendance à faire deux constats :
1 - le monde part en cacahuète.
2 - on ne peut rien y faire.
Ce sentiment d’impuissance, il est assez compréhensible. Le monde est si grand, si complexe… comment pourrait-on avoir prise sur lui ?
Ça, c’est un sentiment que beaucoup de personnes ressentent. Mais pas celui dont on voudrait vous parler aujourd’hui : Henry Spira.
Un type vraiment très in-Spirant.
Un jour, quelqu’un a demandé à Spira ce qu’il aimerait qu’on écrive sur sa tombe. Et voilà ce qu’il a répondu :
“ He pushed the peanut forward ”, en anglais, c’est l’équivalent de “ Il a fait avancer les choses ”.
Et quand on voit tout ce qu’il a fait dans sa vie, le moins qu’on puisse dire, c’est que oui, Henry Spira a fait avancer les choses.
Qui était Spira ? Dans sa jeunesse, Henry Spira a été matelot et ouvrier, entre autres. Puis il a passé la majorité de sa vie en tant que prof de lycée à New York. Un jour, quand il a environ 50 ans, il a eu une révélation. Pour lui, un truc digne d’Archimède ou de Newton :
Un beau jour, comme ça, Spira décide de ne plus manger d’animaux. Mais, au-delà de cet objectif personnel, il se fixe un objectif plus large - et même hyper ambitieux : réduire la souffrance animale dans le monde.
-----
Petite parenthèse
Après, à vous de définir votre objectif : que ce soit changer le monde… ou juste votre journée.
Ceci étant dit... Reprenons.
-------
Spira veut changer le monde, OK. Sauf qu'au moment où il se dit ça, ses ressources personnelles sont plutôt limitées...
Bref, un vrai David contre Goliath...
Et pourtant, depuis son petit appart’ de Manhattan, voici ce qu’il a réussi à faire en seulement vingt ans : Comment il a fait ? En gros, pour progresser vers son objectif long terme hyper ambitieux, Spira a successivement visé des objectifs court terme beaucoup plus atteignables... mais qui possédaient toujours un fort potentiel médiatique.
Sa première cible, ça a par exemple été le Muséum d'Histoire Naturelle de New York. Certes, le Muséum n'était pas la cible la plus ambitieuse. Mais c'était la plus stratégique, pour au moins 4 raisons :
-accessiblibilité géographique (à New York)
-proche d'un bassin de mobilisation potentielle (les new-yorkais sensibles à la cause)
-très visible du grand public (juste à côté de Central Park)
-très proche des grands organes de presse (New York Times, entre autres).
Le reste de l'histoire, on vous laisse le découvrir dans le super bouquin de Peter Singer qui raconte la vie de Spira : “Théorie du Tube de dentifrice”.
Mais au-delà du détail du travail de Spira, ce qu'il faut retenir, c'est sa méthode. Et on a essayé de résumer tout ça en 4 points principaux :
1 - Parler à tout le monde
On ne change jamais le monde tout seul. Spira avait une obsession : comment convaincre les gens qui ne partagent pas mes convictions ? Pour ça, il se mettait constamment dans la peau du grand public.
2 - Procéder par étapes
C’est peut-être la phrase qui résume le mieux l’esprit de Spira : “Le changement n’arrive jamais du jour au lendemain, c’est un long processus”. Demander tout, tout de suite, ça ne marche jamais. Il faut viser plus petit pour obtenir plus par la suite. 3 - Ne jamais diaboliser l’adversaire
C’est une des leçons que Spira a retenu de ses années passées à être prof dans le Bronx : “la clé pour ne pas avoir d’ennui avec les élèves, c’est de faire en sorte qu’ils ne perdent jamais la face”. Pareil avec ses “adversaires” : Spira valorise les progrès accomplis - même quand il reste du chemin à parcourir.
4 - Ne jamais mentir
Spira était capable, à la télévision, d’admettre certaines faiblesses de son raisonnement, plutôt que de mentir. De même, il allait toujours vérifier ses infos à la source pour être absolument inattaquable. Cette méthodo, elle s’applique à toutes les idées, à tous les projets auxquels on veut donner de la résonance. Que ce soit pour changer le monde, faire avancer un projet au boulot, ou juste réaliser un objectif perso.
Spira était le maître des combats perdus d’avance, des défis impossibles. Mais dans tous ses combats, il s’en est toujours tiré grâce à une conviction principale :
“ Le changement n’arrive jamais du jour au lendemain, c’est un long processus.”
Alors les seules armes dont vous ayez besoin, c'est du temps... et de la patience.