Ces patrons qui n'aiment pas l'argent
Paradoxe
10-02-2022
Ces deux dernières années, selon Oxfam, la fortune des milliardaires a augmenté de plus de 60 %. Et aux US encore plus qu’en Europe, l’accroissement des inégalités est juste terrifiant :
Bref, les super-riches n’ont jamais été aussi riches. Et comme le dit Emmanuel Faber, ancien CEO de Danone, « il est urgent que les gens qui ont suffisamment d’argent pour vivre se posent la question de ce qu’ils font du reste ».
Des paroles en l’air ? Quand on lit son livre, Ouvrir une voie, publié dans la mythique collection Guérin de Chamonix, pas vraiment. Et good news, il n’est pas (complètement) seul.
Voici quelques portraits de patrons qui n’aiment pas l’argent.
Emmanuel Faber, ex-Danone
Alpiniste aguerri, Emmanuel Faber préfère voyager léger - y compris au quotidien. Histoire de ne pas trop s’encombrer, il a donné sa maison de famille à une association qui accueille les sans-abris. Renoncé à une retraite-chapeau de 20 millions pour financer un programme d’actionnariat salarié. Distribué la plus grande partie de son salaire à des associations. Ses seules possessions, ce sont un petit chalet à Saint-Véran (village rustique des Alpes), un van aménagé pour ses excursions en montagne, et un vieux sac de couchage croqué par un renard. Dans Ouvrir une voie, il raconte son style de vie et sa vision pour demain* - et prouve que l’argent ne corrompt pas forcément.
Charles Kloboukoff, Léa Nature
Vous ne verrez plus jamais les ficus de la même manière. F.I.C.U.S., c’est aussi l’acronyme du « Fonds de soutien aux Initiatives Citoyennes Utopiques et Solidaires » - une fondaction à laquelle Charles Kloboukoff cèdera son entreprise Léa Nature, au plus tard à sa mort. Le but ? Eviter que son e-shop de produits bio (1900 salariés, 500 millions de CA) ne soit racheté, délocalisé, ou qu’il ne s’éloigne de la recherche de l’intérêt général. Clairement, Charles Kloboukoff n’a pas envie d’être le plus riche du cimetière : pour lui, « gagner de l’argent et le garder pour soi n’a aucun sens.»
Leon Cooperman, investisseur
Sur son bureau ? On lit « Mourir riche est un déshonneur ». Pour éviter ça, deux options. 1, tout cramer dans des fusées ou des yachts absurdes comme Jeff Bezos ou Elon Musk. 2, tout donner. Signataire historique du Giving Pledge de Bill et Melinda Gates, Leon Cooperman donne chaque année des centaines de millions de dollars à des dizaines d’associations ou à des personnes dans le besoin. Mais il a un vrai problème de riche : il gagne tellement d’argent qu’il n’arrive pas à le donner assez vite. En 2021, il a gagné en moyenne 5 000 dollars par minute, presque 2 millions par jour pour un total de 700 millions sur l’année. En pendant ce temps, il continue à rouler en Hyundai, faire ses courses chez Costco et se balader sur le même vélo depuis 25 ans. *La prochaine mission d'Emmanuel Faber ? Il prend la tête de l'ISSB, organisme international en charge d'intégrer le bilan carbone dans les résultats financiers des entreprises... soit le seul moyen de mettre un terme à la fameuse prime au vice.
Photo © Pascal Tournaire
Bref, les super-riches n’ont jamais été aussi riches. Et comme le dit Emmanuel Faber, ancien CEO de Danone, « il est urgent que les gens qui ont suffisamment d’argent pour vivre se posent la question de ce qu’ils font du reste ».
Des paroles en l’air ? Quand on lit son livre, Ouvrir une voie, publié dans la mythique collection Guérin de Chamonix, pas vraiment. Et good news, il n’est pas (complètement) seul.
Voici quelques portraits de patrons qui n’aiment pas l’argent.
Emmanuel Faber, ex-Danone
Alpiniste aguerri, Emmanuel Faber préfère voyager léger - y compris au quotidien. Histoire de ne pas trop s’encombrer, il a donné sa maison de famille à une association qui accueille les sans-abris. Renoncé à une retraite-chapeau de 20 millions pour financer un programme d’actionnariat salarié. Distribué la plus grande partie de son salaire à des associations. Ses seules possessions, ce sont un petit chalet à Saint-Véran (village rustique des Alpes), un van aménagé pour ses excursions en montagne, et un vieux sac de couchage croqué par un renard. Dans Ouvrir une voie, il raconte son style de vie et sa vision pour demain* - et prouve que l’argent ne corrompt pas forcément.
Charles Kloboukoff, Léa Nature
Vous ne verrez plus jamais les ficus de la même manière. F.I.C.U.S., c’est aussi l’acronyme du « Fonds de soutien aux Initiatives Citoyennes Utopiques et Solidaires » - une fondaction à laquelle Charles Kloboukoff cèdera son entreprise Léa Nature, au plus tard à sa mort. Le but ? Eviter que son e-shop de produits bio (1900 salariés, 500 millions de CA) ne soit racheté, délocalisé, ou qu’il ne s’éloigne de la recherche de l’intérêt général. Clairement, Charles Kloboukoff n’a pas envie d’être le plus riche du cimetière : pour lui, « gagner de l’argent et le garder pour soi n’a aucun sens.»
Leon Cooperman, investisseur
Sur son bureau ? On lit « Mourir riche est un déshonneur ». Pour éviter ça, deux options. 1, tout cramer dans des fusées ou des yachts absurdes comme Jeff Bezos ou Elon Musk. 2, tout donner. Signataire historique du Giving Pledge de Bill et Melinda Gates, Leon Cooperman donne chaque année des centaines de millions de dollars à des dizaines d’associations ou à des personnes dans le besoin. Mais il a un vrai problème de riche : il gagne tellement d’argent qu’il n’arrive pas à le donner assez vite. En 2021, il a gagné en moyenne 5 000 dollars par minute, presque 2 millions par jour pour un total de 700 millions sur l’année. En pendant ce temps, il continue à rouler en Hyundai, faire ses courses chez Costco et se balader sur le même vélo depuis 25 ans. *La prochaine mission d'Emmanuel Faber ? Il prend la tête de l'ISSB, organisme international en charge d'intégrer le bilan carbone dans les résultats financiers des entreprises... soit le seul moyen de mettre un terme à la fameuse prime au vice.
Photo © Pascal Tournaire