Le mystère de l'île de Pâques
Mini-topo
30-04-2018Dans les mini-topos, on vous résume des thèses scientifiques ou des bouquins beaucoup trop longs à lire… en 5 minutes chrono. Notre source, aujourd'hui, c'est Jared Diamond et son bouquin Effondrement, qui s'intéresse aux civilisations disparues. Et on va essayer de répondre à cette question : comment un peuple de navigateurs a-t-il pu se retrouver prisonnier d'une île ?
Au cas où vous ne la situiez pas bien, l’île de Pâques, c’est là :
3600 km à l’ouest du Chili, et 2000 km à l’est de Pitcairn - une autre minuscule île déserte. Disons que là-bas... on n’est pas emmerdés par les voisins. L’île de Pâques, c’est un site qui pose plein de questions. Mais la première d’entre elles, c’est son peuplement.
Le peuplement
Aujourd’hui, pour y aller, il faut 5 heures d’avion depuis le Chili. En bateau, c’est une autre paire de manches…
Et pourtant, l’île de Pâques a bien été colonisée en bateau. Les scientifiques ont montré que les habitants descendaient des Polynésiens, et que donc ils étaient arrivés en bateau, par l’Ouest. Et quand on dit bateau, ça devait être un truc qui ressemblait à peu près à ça :
Pas mal, non, pour faire une petite traversée de 2000 kilomètres ?
En tout cas, ce qu’il faut retenir, c’est que la civilisation qui a colonisé l’île de Pâques reposait sur une chose : la navigation. Et quand on est une civilisation de marins, LA ressource qui est particulièrement importante pour vous, c'est... le bois pour construire des bateaux.
Le paysage
Aujourd’hui, l’île de Pâques ressemble à ça :
Vous ne remarquez rien ? Okay, il y a ces statues chelou (d'ailleurs : elles regardent toutes dans la même direction, et ça on ne sait toujours pas pourquoi). A part ça ? Oui, il y a des collines et de l’herbe. Mais il ne manque pas un truc ?
Si : des arbres
Ça n’a pas toujours été le cas. Quand l’île a été colonisée, elle ressemblait à une île tropicale normale. Mais petit à petit, les habitants se sont lancés dans un culte qui les ont conduit à épuiser LA ressource la plus précieuse pour eux : le bois.
La culture de Moais
Ces fameuses statues, on ne sait pas grand-chose sur leur sens. Mais il y a un truc qu’on sait : c’est qu’elles sont ENORMES : certaines font plus de 20 mètres de haut et pèsent jusqu’à 270 tonnes.
Un autre truc qu’on sait. C’est que si aujourd’hui elles sont là, elles ont été taillées dans une carrière qui se trouve là :
C’est à dire… loin de toutes les statues.
Question : comment est-ce qu’on transporte une statue de 20 mètres de haut et 270 tonnes ?
Là encore, on a pas la réponse à la question. Mais d’après les scientifiques, il y a deux éléments :
1 - tirer très fort
2 - utiliser des rondins de bois.
Pour transporter les moais à l’autre bout de l’île, les habitants de l’île de Pâques ont commencé à abattre tous les arbres de leur île pour utiliser les troncs comme rondins de transports. En faisant, ça, ils ont littéralement scié la branche sur laquelle ils étaient assis.
L'enfermement
Pas de bras, pas de chocolat… et pas de bois, pas de pirogue. Un arbre, comme tous les organismes vivants : ça se reproduit. Une fois le dernier arbre coupé, impossible qu’un autre arbre repousse à sa place. A partir de là, la civilisation a périclité. Les habitants n’ont plus pu voyager. La consanguinité s’est développée et la civilisation de l’île de Pâques a bien failli disparaître…
Là où l'exemple de l'île de Pâques est hyper intéressant, c'est que son histoire s'applique évidemment au monde moderne : la plus grande menace qui peut peser sur une civilisation, c'est de s'enfermer dans un système court-termiste qui néglige complètement les enjeux de long-terme. Un peu comme nous et l'écologie, quoi...
3600 km à l’ouest du Chili, et 2000 km à l’est de Pitcairn - une autre minuscule île déserte. Disons que là-bas... on n’est pas emmerdés par les voisins. L’île de Pâques, c’est un site qui pose plein de questions. Mais la première d’entre elles, c’est son peuplement.
Le peuplement
Aujourd’hui, pour y aller, il faut 5 heures d’avion depuis le Chili. En bateau, c’est une autre paire de manches…
Et pourtant, l’île de Pâques a bien été colonisée en bateau. Les scientifiques ont montré que les habitants descendaient des Polynésiens, et que donc ils étaient arrivés en bateau, par l’Ouest. Et quand on dit bateau, ça devait être un truc qui ressemblait à peu près à ça :
Pas mal, non, pour faire une petite traversée de 2000 kilomètres ?
En tout cas, ce qu’il faut retenir, c’est que la civilisation qui a colonisé l’île de Pâques reposait sur une chose : la navigation. Et quand on est une civilisation de marins, LA ressource qui est particulièrement importante pour vous, c'est... le bois pour construire des bateaux.
Le paysage
Aujourd’hui, l’île de Pâques ressemble à ça :
Vous ne remarquez rien ? Okay, il y a ces statues chelou (d'ailleurs : elles regardent toutes dans la même direction, et ça on ne sait toujours pas pourquoi). A part ça ? Oui, il y a des collines et de l’herbe. Mais il ne manque pas un truc ?
Si : des arbres
Ça n’a pas toujours été le cas. Quand l’île a été colonisée, elle ressemblait à une île tropicale normale. Mais petit à petit, les habitants se sont lancés dans un culte qui les ont conduit à épuiser LA ressource la plus précieuse pour eux : le bois.
La culture de Moais
Ces fameuses statues, on ne sait pas grand-chose sur leur sens. Mais il y a un truc qu’on sait : c’est qu’elles sont ENORMES : certaines font plus de 20 mètres de haut et pèsent jusqu’à 270 tonnes.
Un autre truc qu’on sait. C’est que si aujourd’hui elles sont là, elles ont été taillées dans une carrière qui se trouve là :
C’est à dire… loin de toutes les statues.
Question : comment est-ce qu’on transporte une statue de 20 mètres de haut et 270 tonnes ?
Là encore, on a pas la réponse à la question. Mais d’après les scientifiques, il y a deux éléments :
1 - tirer très fort
2 - utiliser des rondins de bois.
Pour transporter les moais à l’autre bout de l’île, les habitants de l’île de Pâques ont commencé à abattre tous les arbres de leur île pour utiliser les troncs comme rondins de transports. En faisant, ça, ils ont littéralement scié la branche sur laquelle ils étaient assis.
L'enfermement
Pas de bras, pas de chocolat… et pas de bois, pas de pirogue. Un arbre, comme tous les organismes vivants : ça se reproduit. Une fois le dernier arbre coupé, impossible qu’un autre arbre repousse à sa place. A partir de là, la civilisation a périclité. Les habitants n’ont plus pu voyager. La consanguinité s’est développée et la civilisation de l’île de Pâques a bien failli disparaître…
Là où l'exemple de l'île de Pâques est hyper intéressant, c'est que son histoire s'applique évidemment au monde moderne : la plus grande menace qui peut peser sur une civilisation, c'est de s'enfermer dans un système court-termiste qui néglige complètement les enjeux de long-terme. Un peu comme nous et l'écologie, quoi...
