Les trains de nuit. En France, il en reste 2. Et ils ont bien failli disparaître en octobre dernier. Alors on en profite : parce que le train de nuit, c’est une aventure en soi. Parce que c’est écolo, parce qu’on s’y prend pour Kerouac dans un train de marchandise, parce qu’on y croise des aventuriers de tout poil, débutants et confirmés.
Voici, gare après gare, les plus belles randos des Alpes à faire en train de nuit depuis Paris.
L’arrêt de 4h30 (ça pique un peu quand même) à Crest vous a servi de réveil. Vous descendez au lever du soleil à Die, juste à l’heure pour voir les premiers rayons du soleil illuminer le Glandasse. Pour la suite ? Direction les Hauts-Plateaux de Vercors, plus grand Parc Naturel de France avec 206 000 hectares protégés. On n’y croise ni route, ni ligne électrique… Bref, aucune présence humaine, à part 2 ou 3 cabanes de berger.
Pour peu que le vent souffle du sud, en arrivant à la gare, vous ne pouvez pas vous tromper : cette odeur qui vous emplit les narines, c’est le parfum de la lavande exhalé par la rosée très très matinale (il est à peine 6h). En montant à votre pas vers les plateaux et le GR du Tour de pays des Baronnies, vous voguez de village en village. Et vous vous baignez au choix dans les nombreuses rivières du coin - ou dans l’immensité des champs de lavande.
Il n’a l’air de rien, sur les cartes, ce petit massif du Devoluy. Coincé entre les Ecrins et le Vercors, on le remarque à peine. En revanche, en chargeant une dernière fois votre téléphone dans le couloir du train de nuit, par la fenêtre, vous vous demandez bien d’où sortent ces immenses parois verticales d’un blanc éclatant. C’est le Devoluy, paradis des randonneurs ascendant bouquetins : ceux-ci se régaleront du fameux Sentier de la Baronne... Et les autres les regarderont d'en bas.
Votre réveil parisien n’a toujours pas sonné. 6h51, vous entrez en gare de Gap, d’où vous apercevez le début de la vallée du Valgaudémar : l’une des vallées où Jean-Michel Bertrand a cherché le loup pour son très beau film. Ce que vous y trouverez ? Le loup, sans doute pas - il sait se faire discret. Mais des sentiers de rando à foison, des superbes lacs d’altitude, le tout avec les glaciers de la barre des Ecrins en arrière-plan.
Vous piaffez d’impatience, il y a de quoi : il vous faudra encore prendre le bus direction Barcelonette pour rejoindre le point de départ d’une des plus belles randos de France : la grande traversée du Mercantour ou GR52, avec sa fameuse Vallée des Merveilles. Deux semaines de marche pour rejoindre Nice par les Alpes Maritimes - vous aurez bien mérité votre bain à l’arrivée.
Le Queyras, ou le jardin des randonneurs. Un massif à taille humaine, qu’on parcourt en 3 ou 8 jours, selon les variantes choisies qui vous emmèneront autour du Mont Viso, du Pain de Sucre ou de la Dent du Ratier. Parfois, il n’y a juste pas de mots.
Briançon, terminus, tout le monde descend. Vous n'allez pas rester seul très longtemps : direction la vallée de la Névache, puis la vallée étroite où vous retrouverez Gaspard, Melchior et Balthazar - les trois fameux rois mages - qui ont donné leur nom à trois pics marquant la frontière franco-italienne. Dans le refuge à leur nom, I Re Magi - enclave française où l'on parle toujours italien avant tout, vous prenez des forces à coup de polenta avant de vous attaquer au (gros) menu du jour : le Mont Thabor et ses 3200m. Comme on dit : le gros Mont(sieur) Thabor.
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