Les vraies règles du Monopoly

Les vraies règles du Monopoly

Quand le Monopoly enseignait l'intérêt général

Le vrai but du Monopoly n'a pas toujours été de ruiner l'adversaire au profit de son enrichissement personnel. C'est même tout le contraire...


Depuis quelques semaines, au boulot, on s’organise de temps en temps des soirées jeux de société. On varie les jeux, chacun apporte le sien à tour de rôle, mais il y a deux jeux qu’on évite soigneusement : le Risk… et, surtout, le Monopoly.

(Bah oui : on bosse ensemble, alors si on pouvait éviter de se détester…)

Tout en le monde en a fait l’expérience au moins une fois : rien de tel qu’une partie de Monopoly pour ruiner (au moins temporairement) un esprit de famille, ou une amitié jusque là sans nuage.

Pourtant, le Monopoly n’a pas toujours été ce jeu individualiste et capitaliste dans lequel rien ne vous rend plus heureux que de ruiner autrui au profit de votre enrichissement personnel. A l’origine, c’était même précisément le contraire.

Comme l’explique cet excellent article de The Outline, Le Monopoly a été inventé en 1903 par Elisabeth Magie, et il s’appelait au départ “The Landlord’s Game” (Le jeu du proprio, en français).

Le jeu avait été pensé comme un “serious game”, ou jeu éducatif, censé illustrer les aspects négatifs de la concentration monopolistique. Et il y avait en gros deux manières de gagner :
-la “mauvaise”, en ruinant ses adversaires
-la “bonne”, en créant le maximum de “richesse collective”.

Depuis, l'esprit du jeu s'est pas mal éloigné de son but initial. Plein de personnes lancent des versions différentes, inventent de nouvelles règles, font évoluer les objectifs... Jusqu'à ce qu'il soit rebaptisé Monopoly en 1933. Puis, à partir de 1935, il est racheté et distribué par les Parker Brothers, qui le diffuseront progressivement dans le monde entier.

Aujourd’hui, c’est sûr, le Monopoly a gardé sa dimension éducative : on y apprend à gérer son argent, à investir judicieusement, à négocier… sans parler d'accepter l’échec.

En revanche, s’il y a bien un truc qu’on y apprend pas, c’est le sens de l’intérêt général… ce qui était pourtant le but original.