Le principe de Peter
ou pourquoi votre chef est incompétent
15-03-2018
Dans les mini-topos, on essaie de faire le tour des questions qui nous obsèdent dans des articles très courts. Notre question du jour : pourquoi y a-t-il tant d'incompétents en entreprise ? Et surtout, pourquoi sont-ils si souvent à des postes importants ?
La réponse, c'est dans 5 minutes de lecture.
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Maurice Gamelin, ça ne vous dit probablement rien. Pourtant au début du XXème siècle, c’était une personnalité hyper célèbre. Et on doit reconnaître qu’il avait un CV assez béton :
-Major de promo à Saint-Cyr en 1893
-Ancien élève de Foch et de Joffre
-Généralissime des forces alliées en 1939-1940
Sauf qu’en 1940, au moment de l’invasion nazie, les troupes françaises sont balayées en quarante jours. Et ça ? C’est un peu de la faute de Maurice. D’ailleurs sur ce point, les historiens sont tous d’accords : si la France a perdu, c’est parce qu’elle avait de mauvais généraux.
Mais avoir de mauvais chefs, ça n’arrive pas que dans l’armée. En fait, ça arrive partout et tout le temps : dans les entreprises, les administrations et même dans les ONG. Et le paradoxe, c’est que plus on monte dans la hiérarchie, plus on a de chances de tomber sur des gens… incompétents.
Ça, c’est à cause de ce qu’on appelle The Peter Principle : tout employé a tendance à s’élever jusqu’à son niveau maximal d’incompétence. En gros, les managers grimpent le plus haut possible dans la hiérarchie pour avoir le plus gros salaire et le meilleur poste. Mais plus ils progressent, plus leur job est difficile et moins ils sont compétents. Les salariés s’arrêtent donc au moment où ils deviennent vraiment incompétents : le seuil d’incompétence. S’ils le dépassent, ils risquent de commettre de grosses erreurs et de se faire licencier.
Là, c’est le moment de vous poser une question : avez-vous déjà vu un de vos chefs rétrograder dans la hiérarchie ? Non. Parce que ça n’arrive quasiment jamais. Alors une fois qu’un manager a atteint le seuil d’incompétence, il n’est plus vraiment productif.
Mais alors, pourquoi des managers incompétents grimpent-ils dans la hiérarchie ?
En fait, au départ, ils ne le sont pas. C’est même le contraire : dans les entreprises, on offre souvent des promotions aux salariés les plus efficaces techniquement. Sauf que ces salariés-là ne font pas forcément de bons managers. Un développeur talentueux ou un commercial increvable n’est pas nécessairement un bon chef d’équipe.
Ça peut paraître injuste, mais c’est comme ça : plus on progresse dans une entreprise plus on a besoin de compétences nouvelles.
Et ce principe a d’énormes conséquences sur les organisations :
-L’accumulation de mauvais managers : les entreprises ont tendance à promouvoir des personnes qui n’ont pas les aptitudes pour devenir de bons managers. Et comme les managers sont rarement rétrogradés hiérarchiquement, les managers incompétents s’accumulent à la tête de l’organisation.
-La raréfaction des talents : comme les promotions sont offertes aux salariés les plus talentueux, ils désertent les postes où ils sont efficaces. Si le meilleur commercial de l’entreprise devient manager… le plus probable, c’est que les ventes baissent.
Alors, que faire face à un incompétent ?
Règle n°1 : ne jamais le mettre face à son incompétence
Là, il faut ruser à base de : “comme vous me l’aviez suggéré”, ou “c’est une idée que vous aviez eu en réunion…”
Règle n°2 : voir règle n°1.
Bref, soyez diplomates. Et bon courage !
La réponse, c'est dans 5 minutes de lecture.
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Maurice Gamelin, ça ne vous dit probablement rien. Pourtant au début du XXème siècle, c’était une personnalité hyper célèbre. Et on doit reconnaître qu’il avait un CV assez béton :
-Major de promo à Saint-Cyr en 1893
-Ancien élève de Foch et de Joffre
-Généralissime des forces alliées en 1939-1940
Sauf qu’en 1940, au moment de l’invasion nazie, les troupes françaises sont balayées en quarante jours. Et ça ? C’est un peu de la faute de Maurice. D’ailleurs sur ce point, les historiens sont tous d’accords : si la France a perdu, c’est parce qu’elle avait de mauvais généraux.
Mais avoir de mauvais chefs, ça n’arrive pas que dans l’armée. En fait, ça arrive partout et tout le temps : dans les entreprises, les administrations et même dans les ONG. Et le paradoxe, c’est que plus on monte dans la hiérarchie, plus on a de chances de tomber sur des gens… incompétents.
Ça, c’est à cause de ce qu’on appelle The Peter Principle : tout employé a tendance à s’élever jusqu’à son niveau maximal d’incompétence. En gros, les managers grimpent le plus haut possible dans la hiérarchie pour avoir le plus gros salaire et le meilleur poste. Mais plus ils progressent, plus leur job est difficile et moins ils sont compétents. Les salariés s’arrêtent donc au moment où ils deviennent vraiment incompétents : le seuil d’incompétence. S’ils le dépassent, ils risquent de commettre de grosses erreurs et de se faire licencier.
Mais alors, pourquoi des managers incompétents grimpent-ils dans la hiérarchie ?
En fait, au départ, ils ne le sont pas. C’est même le contraire : dans les entreprises, on offre souvent des promotions aux salariés les plus efficaces techniquement. Sauf que ces salariés-là ne font pas forcément de bons managers. Un développeur talentueux ou un commercial increvable n’est pas nécessairement un bon chef d’équipe.
Ça peut paraître injuste, mais c’est comme ça : plus on progresse dans une entreprise plus on a besoin de compétences nouvelles.
Et ce principe a d’énormes conséquences sur les organisations :
-L’accumulation de mauvais managers : les entreprises ont tendance à promouvoir des personnes qui n’ont pas les aptitudes pour devenir de bons managers. Et comme les managers sont rarement rétrogradés hiérarchiquement, les managers incompétents s’accumulent à la tête de l’organisation.
-La raréfaction des talents : comme les promotions sont offertes aux salariés les plus talentueux, ils désertent les postes où ils sont efficaces. Si le meilleur commercial de l’entreprise devient manager… le plus probable, c’est que les ventes baissent.
Alors, que faire face à un incompétent ?
Règle n°1 : ne jamais le mettre face à son incompétence
Là, il faut ruser à base de : “comme vous me l’aviez suggéré”, ou “c’est une idée que vous aviez eu en réunion…”
Règle n°2 : voir règle n°1.
Bref, soyez diplomates. Et bon courage !